Par Jonathan Decelles
La cote R est un nombre situé entre $0$ et $50$ et qui est associé à chaque étudiant du collégial au Québec. Elle est déteminée à partir des résultats obtenus dans chaque cours suivi dans un programme. Elle indique aux universités et aux employeurs à quel point un individu s'est démarqué des autres dans son programme d'étude et peut être utilisée comme critère d'admission dans divers programmes contingentés, c'est-à-dire des programmes où le nombres de demandes d'inscription est plus élevé que le nombre de places disponibles.
Chaque cours suivi vaut un certain nombre d'unités (ou de crédits).
À la fin de chaque cours, on obtient aussi une cote R individuelle.
La cote R globale est une moyenne des cotes R individuelles, pondérée par les unités de chaque cours.
Voici comment calculer la cote R globale:
Pour chaque cours, multiplier la cote R du cours par le nombre d'unités (de crédits) du cours ;
Additionner tous les résultats obtenus à l'étape précédente ;
Additionner toutes les unités accumulées ;
Diviser le résultat de l'étape 2 par celui de l'étape 3
Par exemple, si après une première session, les résultats sont:
| Cours suivi | Nombre d'unités | Cote R obtenue |
|---|---|---|
| Écriture et littérature | $2.33$ | $27$ |
| Philosophie et rationalité | $2.33$ | $28$ |
| Activité physique et santé | $1$ | $30$ |
| Anglais | $2$ | $25$ |
| Évolution et diversité du vivant | $2.66$ | $24$ |
| Calcul différentiel | $2.66$ | $31$ |
| Chimie générale: la matière | $2.66$ | $29$ |
*Remarque: les cours de formation spécifique valent généralement plus en termes d'unités que les cours de la formation générale; ils ont donc un plus grand poids dans le calcul de la cote R
Étape 1: Multiplier la cote R individuelle par le nombre de crédits pour chaque cours...
| Cours suivi | Multiplication | Résultat |
|---|---|---|
| Écriture et littérature | $2.33\times27$ | $62.91$ |
| Philosophie et rationalité | $2.33\times28$ | $65.24$ |
| Activité physique et santé | $1\times30$ | $30$ |
| Anglais | $2\times25$ | $50$ |
| Évolution et diversité du vivant | $2.66\times24$ | $63.84$ |
| Calcul différentiel | $2.66\times31$ | $82.46$ |
| Chimie générale: la matière | $2.66\times29$ | $77.14$ |
Étape 2: Additionner les résultats...
$$62.91+65.24+30+50+63.84+82.46+77.14=431.59$$
Étape 3: Additioner les crédits accumulés...
$$2.33+2.33+1+2+2.66+2.66+2.66=15.64$$
Étape 4: Diviser le résultat de l'étape 2 par celui de l'étape 3...
$$431.59\div15.64\approx27.60$$
Donc à la fin de cette première session, l'étudiant(e) aurait une cote R globale de 27.60.
En principe, on ne peut pas calculer soi-même cette valeur, car elle dépend de l'indice de force du groupe et de l'indice de dispersion du groupe, deux données basées sur les résultats aux épreuves ministérielles du secondaire de chaque étudiant d'un même groupe. Ces données ne sont évidemment pas publiques, mais voici quand même la façon dont la cote R est calculée:
$$\text{Cote R d'un cours}=(Z\cdot IDG+IFG+5)\cdot5$$
où:
La cote Z d'un étudiant dans un groupe est :
$$Z=\dfrac{x-\mu}{\sigma}$$
où:
$x$ est le résultat final de l'étudiant dans un cours
$\mu$ est la moyenne du groupe dans ce cours ($\mu$ est la lettre grècque "mu")
$\sigma$ est l'écart type du groupe dans ce cours ($\sigma$ est la lettre grècque "sigma")
C'est une façon adéquate de comparer le rendement de deux étudiants qui peuvent provenir de deux CÉGEPs différents, de programmes différents et dirigés par des professeurs différents. Au lieu d'avoir une épreuve ministérielle unique, que tous les élèves passent en même temps (comme au secondaire), on compare directement les élèves d'un même groupe entre eux et ceux et celles qui se démarquent plus auront tout simplement une meilleure cote R.
La cote Z est un nombre généralement situé entre $-3$ et $3$ et mesure votre écart à la moyenne:
La cote Z tient aussi compte de l'écart type, qui mesure la dispersion des notes. Voici deux scénarios:
| Scénario 1 | Scénario 2 |
|---|---|
| Dans ce groupe, la moitié des étudiant a obtenu $0\%$ et l'autre moitié $100\%$. La moyenne est donc de $50\%$. | Dans ce groupe, tous les étudiants ont eu $50\%$. La moyenne est donc de $50\%$. |
Si on ne mesurait que l'écart à la moyenne, ces deux scénarios seraient identiques car ils ont la même moyenne. Pourtant...
Dans le scénario 1, il est "facile" de s'éloigner de la moyenne et d'avoir $100\%$ car la moitié du groupe l'a fait.
Dans le scénario 2, il est "difficile" de s'éloigner de la moyenne et d'avoir $100\%$ car personne ne l'a fait et tout le monde se tient proche de $50\%$.
La cote Z (via l'écart type $\sigma$) récompense le fait de s'être éloigné de la moyenne dans un groupe où il était plus difficile de le faire.
L'indice de force du groupe (IFG) est la moyenne des cotes Z des résultats aux épreuves ministérielles du secondaire de chaque étudiant de ce groupe. L'indice de dispersion du groupe (IDG) est l'écart-type de ces mêmes cotes Z.
En incorporant ces mesures statistiques dans le calcul de la cote R, on tient compte du fait qu'il est plus difficile de se démarquer de la moyenne (donc d'augmenter sa cote Z) dans un groupe "fort" que dans un groupe "faible". Autrement dit, être dans un groupe plus fort ou même un CÉGEP plus fort ne devrait pas être un désavantage, grâce à l'inclusion de l'IFG et de l'IDG dans le calcul de la cote R.
Ces ajouts au calcul de la cote R font en sorte que celle-ci donne un nombre théoriquement situé entre $0$ et $50$. Ils n'ont pas d'autre influence sur la valeur finale de la cote R.
Pour améliorer la cote R individuelle d'un cours, il faut tout simplement faire en sorte d'avoir un résultat au-dessus de la moyenne et, idéalement, le plus éloigné possible de la moyenne.
Pour améliorer la cote R globale, une stratégie serait de mettre plus d'efforts sur les cours ayant plus d'unités, car ils ont un poids plus important.
Une autre stratégie dont on entend souvent parler, c'est de viser d'avoir de bons résultats, particulièrement à la première session. Pour diverses raisons (changement de programme, abandon de cours, difficultés à s'ajuster entre le secondaire et le collégial, ...) les moyennes dans les groupes de première session risquent d'être plus faibles et il devient donc plus facile de se démarquer. En revanche, en fin de programme, la plupart des étudiants sont motivés à terminer et vont mettre les efforts nécessaires pour réussir; il est donc plus difficile de se démarquer dans ces groupes.
Les personnes qui nécessitent une "bonne cote R" sont surtout ceux et celles qui se dirigent vers un programme universitaire contingenté, car les universités utilisent la cote R comme outil de classement. Les étudiant(e)s en programme technique, qui iront directement sur le marché du travail après leur parcours collégial ou qui démarreront leur propre entreprise ont souvent moins besoin de penser à leur cote R.
À titre d'exemple, voici les statistiques d'admission pour la session d'automne 2023 à l'Université de Montréal. Vous constaterez que pour les programmes contingentés, le nombre de demandes est toujours supérieur à l'offre et vous verrez quelle était la cote R la plus basse qui a été considérée pour l'admission. C'est en consultant ce genre de statistiques, habituellement disponibles sur les sites de chaque université, que vous pourrez savoir si votre cote R est suffisament haute.
De manière plus générale, comme mentionné précédemment, la cote R est un nombre théoriquement entre $0$ et $50$. Dans la réalité, elle se situe généralement entre $15$ et $35$. La cote R moyenne se situe entre $24$ et $28$.
© 2023 aidemath.ca